Appel pour une filière cinéma et audiovisuelle créative
Plusieurs dossiers importants arrivent à échéance politique au même moment. Cette conjonction crée une opportunité exceptionnelle de bâtir le socle pour créer, produire, diffuser et faire rayonner durablement des œuvres belges francophones de qualité. En signant et en faisant circuler autour de vous cet appel, invitez donc tous les responsables publics, de tous les niveaux de pouvoir, à partager avec nous une vaste ambition pour notre filière. Aidez-nous à aligner les planètes !
Cinéma/Audiovisuel : Plan pour la filière ou plan sur la comète ?
La filière cinéma/audiovisuel belge francophone se trouve à un moment exceptionnel de son histoire, un alignement inédit des planètes.
Elle fait vivre des scénaristes, des réalisateurs et réalisatrices, réalisateur.trices-producteurs.rices, des animateurs et animatrices, journalistes, compositeurs et compositrices, producteurs et productrices, comédiens et comédiennes, techniciens et techniciennes, mais aussi responsables, travailleuses et travailleurs de l’exploitation en salle, des médias et industries techniques associées, de l’édition...
Elle génère des retombées socio-économiques bien au-delà de ces activités et concerne aussi l’éducation culturelle et artistique, la diversité culturelle et le rayonnement international de la Belgique francophone.
Sont aussi concernés : les publics du cinéma, de la télévision, des plateformes, des citoyens et citoyennes adultes, des adolescent.es, des enfants. Pas des abstractions marketing comme les standardisent les consultants internationaux.
C’est cela notre filière. Après la crise sanitaire qui l’a durement impactée et alors que les pays voisins se dotent de moyens nouveaux, contribuer à son avenir résilient et durable justifie notre engagement et cet appel.
Son avenir dépend de la vision qui sera adoptée et concrétisée en vue de réaliser quelques objectifs majeurs, assumés en toute clarté, alors que plusieurs dossiers importants arrivent à échéance politique au même moment : la fixation des taux de contribution financière des opérateurs audiovisuels dans le décret SMA, le renouvellement du contrat de gestion de la RTBF, la construction de nouvelles collaborations avec RTL et Orange, une réforme du tax-shelter, la révision fédérale de la protection sociale des « artistes », les transpositions en Droit belge des deux directives européennes « droits d’auteur » de 2019.
Le monde ancien multiplie les crises, nous ne pouvons pas nous satisfaire d’une gestion conservatrice, ni d’un débat superficiel concernant ces différents dossiers.
Nous invitons donc tous les responsables publics, de tous les niveaux de pouvoir, à partager avec nous une vaste ambition pour la filière, fondée sur sa créativité exceptionnelle, sur ses talents et ses savoir-faire reconnus internationalement.
Nous souhaitons adresser aux publics des œuvres sonores, cinématographiques et audiovisuelles, fictions et documentaires de qualité, sur tous les médias des services publics (RTBF, médias de proximité, ...) mais aussi sur les médias privés et les plateformes.
Nous pensons que les programmes quotidiens devraient eux aussi atteindre une qualité et une originalité qui les distingueront de la concurrence étrangère.
Nous voulons garantir une amélioration des statuts et des situations socio-économiques des travailleurs et travailleuses, free-lance ou salarié.es de la filière.
Nous demandons donc les moyens de faire cesser les conditions de travail peu décentes, voire douloureuses, l’usage abusif des RPI ou celui des allocations de chômage en guise de rémunération de leur travail invisibilisé, notamment au moyen de chartes de bonnes pratiques et d’accords collectifs.
Nous demandons donc de fixer des quotas de coproduction et de diffusion, précis et chiffrés, pour la RTBF dans son prochain contrat de gestion.
Nous demandons donc de soutenir la proposition consensuelle de porter progressivement les taux de contributions « SMA » des différents opérateurs aux taux nécessaires tels que reconnus par les fédérations professionnelles pour un développement de la filière par de-là les mutations et les crises.
Nous avons proposé pour atteindre ces objectifs de prévoir dans la législation l’établissement de contrats entre les différents acteurs et fédérations afin de structurer notre filière et de cadrer les énergies comme les projets, comme cela été réalisé avec succès au moyen du Fonds séries belges, notamment en ce qui concerne les investissements dans les écritures et les développements.
C’est ainsi que nous réussirons à bâtir le socle dont nous aurons besoin de demain pour créer, produire, diffuser et faire rayonner des œuvres belges francophones de qualité.
Et si, malgré notre appel, les responsables publics s’avèrent indifférent.es, nous renvoient au passage de la prochaine comète, notre filière s’éteindra pour laisser les publics aux pouvoirs des seuls écrans entièrement mercantilisés ou étrangers.
Pro Spere, UPFF, ARPI, le Comité belge de la SACD et le Comité belge de la Scam.
Pour que s'alignent les planètes, je signe la pétition !