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La création radiophonique en danger

mercredi 9 décembre 2020

La création radiophonique est sous-financée. Aujourd’hui, la SACD se mobilise pour soutenir la commission de sélection du FACR (Fonds d’Aide à la Création radiophonique) ainsi que les auteurs et autrices radio. Vous aussi pouvez agir : voyez ici comment !

 


Le contexte

La création radiophonique sous-financée pâtit du budget du FACR réduit. 65% des projets sélectionnés ne peuvent pas être financés

Nous comptons sur le gouvernement pour corriger cela; pour financer l’emploi, la création.

 
Pour agir : écrivez aux ministres concerné.e.s !

Afin d’alerter le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, nous vous invitons à reprendre, telle quelle et en votre nom, un modèle de lettre (à télécharger ici ou à copier ci-dessous) et à l’envoyer séparément aux destinataires suivants :
Pierre Yves Jéolet, Ministre-Président de la Fédération Wallonie Bruxelles, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Fréderic Daerden, Vice-Président de la Fédération Wallonie Bruxelles, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Bénédicte Linard, Ministre de la Culture, des Média et des Droits des femmes Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

« Madame, Messieurs les Ministres,

Nous venons d’apprendre que le gouvernement refuse de suivre l’avis de la commission consultative du Fonds d’Aide à la Création radiophonique (FACR).

Les conséquences de cette décision sont catastrophiques pour les professionnel.le.s de la radio : deux tiers des projets sélectionnés par cette commission ne seront pas financés. L’emploi des artistes est, encore une fois, mis à mal.

65% de projets non financés, ce sont 26 productions qui ne verront pas le jour ; 26 équipes sans travail ; 26 œuvres qui ne seront pas mises en ondes sur les radios associatives, nationales et internationales.
65% d’œvres non financées, ce sont 65% de promesses de diffusion qui ne seront pas honorées ; a minima 1.300 minutes d’absence, de bruit pour combattre le vide.
65% de projets non-financés – après avoir passé la semaine à barrer dans l’agenda la tournée prévue, la sortie en salle du film, de la création théâtrale, le concert, l’atelier d’écriture, la lecture, l’enregistrement en studio, après avoir rebondi, trouvé des solutions pour faire autrement, lutté contre l'enfermement avec toute la créativité dont on est capable, etc – c’est être contraint d’accepter l’absurde disparition de son travail. Car le secteur de la radio de création rassemble des artistes issus d’horizons divers tels que le cinéma, le théâtre et la littérature. Tout un pan de la société durement impacté par la crise actuelle : des travailleurs mis au chômage, des liens rompus.

Le travail des artistes crée la possibilité d'échanger avec des inconnus avec qui, le temps d'une œuvre, nous faisons monde commun. Cela manque aujourd'hui. Alors que partout on parle d'adoucir cette privation, pourquoi leur travail n'est-il pas davantage financé ?

Je défends la radio de création : c’est un médium extraordinaire et populaire, un espace pour faire ensemble. En temps de confinement comme en temps de privation de liberté, elle est un des médiums qui relie des mondes séparés. C’est la possibilité de laisser entrer dans nos quotidiens des imaginaires que nous n’avons pas encore, les récits de ceux et celles que nous ne connaissons pas, des couleurs et des ambiances de lieux qui nous deviennent proches malgré l’éloignement physique, l’impossibilité de toucher.

Cette radio, les artistes et technicien.ne.s peuvent la fabriquer dans le respect des gestes barrières et des distances de sécurité à chacune et toutes les étapes de confection d’une oeuvre: tournage, montage, mixage, diffusion. Oui, le domaine de la radio de création est un des rares secteurs d’emploi artistique qui peut continuer pleinement son activité ! Ne manque que la volonté politique et le budget pour financer l’emploi plutôt que le chômage.

Pour toutes ces raisons, je demande que les budgets de la création radiophonique soient augmentés.

D’autant que, depuis 2009, le Fond d’Aide à la Création Radiophonique, alimenté par les recettes publicitaires des opérateurs, a connu une augmentation spectaculaire. Il est passé de 200.000 euros à 1.600.000 euros, soit une augmentation de 800%.
L'argent accumulé depuis 2009 constitue une réserve non dépensée à ce jour. Cependant l'enveloppe de l'aide aux projets n'a pas augmenté.
Une commission de sélection composée d’expert.e.s reconnu.e.s a retenu 3/5 ème des projets déposés… plus de 60% des propositions émises par des créateurs et créatrices radio.
En utilisant les réserves accumulées depuis onze ans, je vous demande de tenir compte de leur avis et de libérer les budgets nécessaires à la mise en œuvre des projets sélectionnés. Je plaide pour un financement décent, une multiplication des appels à projets et d’oeuvres à même de combattre l’isolement de tous et chacun.e ainsi que le chômage artistique. Le silence, comme le chômage, n’est pas une fatalité. Les réserves existent, utilisons-les !

La radio de création, c’est un éveil à des présences autres. Vous n’en avez pas besoin ? Moi, si. Tout particulièrement en cette période.
Dans l’attente de vos nouvelles, veuillez agréer, Madame, Messieurs les Ministres, mes meilleures salutations,

[Votre nom, adresse et profession] »


Un texte de Paola Stévenne (membre du Comité belge de la Scam), Veronika Mabardi et Guillaume Istace

Pour aller plus loin, revisionnez l’émission Mont des Arts sur BX1 avec les autrices Caroline Berliner et Paola Stévenne, le créateur sonore Sébastien Schmitz du Collectif Wow! et Carmelo Iannuzzo de l’ACSR : Mont des Arts – La création radiophonique en danger ?

Les autrices et les auteurs radio ont plus que jamais besoin de votre soutien. Merci à vous toutes et vous tous !

La création radiophonique en danger