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Philippe Grombeer : Portrait d’un homme sensible

jeudi 30 avril 2020

Philippe Grombeer nous a quittés. Pilote des Halles de Schaerbeek et du Théâtre des Doms à Avignon notamment, il a été, avec enthousisasme, subtilité et humilité, un grand découvreur de talents et une figure majeure des arts vivants en Belgique. Barbara Sylvain, la présidente du Comité belge de la SACD, lui rend hommage.

 

 

« Un jour il y a la vie. Un jour il y a la mort. Sans préavis. C’est comme ça. On a beau le savoir, on a toujours autant de mal à l’accepter, surtout quand on perd un homme comme Philippe Grombeer. Ce grand viking aux yeux bleu acier part sur la pointe des pieds. Discrètement. Humblement. Cette nouvelle est déchirante pour beaucoup d’entre nous, qui nous l’ayons cotoyé brièvement ou plus longuement dans des collaborations passionnantes.

Car il en connaissait du monde Philippe ! Il a rayonné avec une grande clairvoyance dans le paysage culturel et nombreux sont ceux qui lui témoignent aujourd’hui avec émotion toute leur reconnaissance de les avoir nourri et conseillé avec tant de générosité. Il a su partager ce qu’il a reçu notamment de son ami Jo Dekmine, Directeur du Théâtre 140, qui fut pour lui une rencontre déterminante.

Philippe Grombeer est un homme d’orchestre à sa manière. Qu’il ait dirigé pendant 28 ans un grand paquebot comme les Halles de Schaerbeek dont il fut un des fondateurs ou qu’il ait été le premier directeur et créateur éclairé du Théâtre des Doms à Avignon, il en a fait chaque fois, par sa créativité, des lieux emblématiques où se sont côtoyés artistes de toutes disciplines et de tous horizons. Tout au long de son parcours pleinement dévoué aux Arts de la scène, doué d’un esprit perspicace et délicat, il a su insuffler une nouvelle dynamique à la scène contemporaine belge.

Gourmand de la vie, curieux des autres, avec toujours ce regard émerveillé presqu’enfantin, Philippe Grombeer nous réunissait, nous entrecroisait, nous interconnectait, tout cela avec joie et convivialité. Il nous voyait beaux, il nous rendait beaux. Passeur de pensées et d’idées nouvelles, ce tendre précurseur ne nous laisse que des souvenirs heureux. Reconnaissance ultime pour cet homme magnifique. Penser à toi Philippe est un bonheur et tu nous manques. »

Barbara Sylvain